“Ce scooter est magique, il bouleverse mon rapport aux voyages…”
“Ce scooter est magique, il bouleverse mon rapport aux voyages…”
Dynamique et battante, Ludivine Munos, ancienne nageuse paralympique devenue membre du comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Paris 2024), a accepté de partager son expérience avec le Scooter Ergo SL* dont elle a fait l’acquisition en septembre 2022. Une solution qui lui a immédiatement semblé idéale pour faire face à l’évolution de ses besoins de mobilité, notamment dans le cadre de sa nouvelle vie professionnelle.
Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Oui, dès mon plus jeune âge, j’ai pratiqué le sport de haut niveau car j’ai un handicap de naissance, à savoir une absence totale du bras droit et de la jambe droite. J’ai participé à plusieurs compétitions paralympiques, et j’ai ramené 12 médailles dont 3 en or, 6 titres de championne du monde et 22 titres de championne d’Europe. J’ai arrêté ma carrière professionnelle (haut niveau) de natation à 24 ans, pour me lancer dans le privé chez EDF, où après 15 ans d’évolution, j’ai occupé le poste de Directrice des Ressources Humaines. Il y a maintenant plus de 2 ans que j’ai quitté EDF pour rejoindre les jeux de PARIS 2024, je travaille au sein du comité d’organisation.
J’ai la chance d’avoir fait tous les jeux paralympiques d’été depuis le début de ma carrière car, par la suite, j’ai été au micro en tant que consultante chez France TV pour Rio, Tokyo et Pékin et je commente toujours les cérémonies d’ouverture et de fermeture des Jeux. Au sein de comité, je m’occupe de la partie visibilité et contenus, notamment pour apporter mon expertise, et avec mon équipe, je suis chargée de l’accessibilité des jeux pour toutes les personnes handicapées, quels que soient leur handicap ou leur expérience.
Pour quelles raisons avez-vous cherché une solution de mobilité ?
Aujourd’hui, je peux marcher sur environ 300 mètres, mais au-delà, cela me génère parfois des douleurs, et je constate que mon autonomie de marche stagne. En débutant mes missions à Paris 2024, j’ai réalisé qu’à la différence de mon ancien emploi, très fixe où je me déplaçais moins dans les bureaux, le parcours allait être beaucoup trop long pour moi. Avec la transversalité de mes nouvelles missions, je dois voir tout le monde en permanence sur tous les sujets, et ce dans un bâtiment qui est capable d’accueillir 2 500 personnes demain ! Cela me consommait trop d’énergie. J’arrivais en fin de journée dans un état de fatigue qui jouait sur mon moral et sur mon énergie pour les autres. On a donc cherché des solutions sachant que ma problématique principale était de pouvoir optimiser mes déplacements au bureau comme dans les transports.
Comment avez-vous découvert les solutions de mobilité ErgoConcept ?
J’ai participé à un reportage pour l’AGEFIPH qui s’intitule « Double Enjeux » pour évoquer mon métier et ma vie de femme et de maman en situation de handicap. Lors de réalisation de ce reportage de 3 mn, la productrice qui était en situation de handicap utilisait justement le Scooter SL. J’ai été fan tout de suite ! Surtout parce qu’il se plie très facilement et rentre dans n’importe quelle voiture. Cela me permet de l’emmener lors de mes déplacements professionnels. Que ce soit pour prendre les transports adaptés de Paris (PAM), dans le métro ou dans le TGV, je le plie devant le wagon et il rentre facilement à l’endoit des bagages.
En fait dès que je découvert ce modèle, j’en ai parlé au responsable Diversité et Inclusion de mon entreprise qui s’est occupé de contacter le revendeur ErgoConcept (voir encart sur l’AGEFIPH ci-dessous). Ensuite, j’ai été accompagnée jusqu’à la prise en main du scooter par Laure-Caroline Corbin, responsable île-de-France et Centre. Cela m’a également permis de mieux identifier mes besoins en accessoires. Par exemple, il me fallait un panier parce que n’ayant qu’une main valide pour utiliser le guidon, c’est pratique pour placer mon ordinateur, mes cahiers… Ça me permet d’être autonome. J’ai aussi pris la housse de protection et le drap de chargement pour la voiture.
En quoi ce scooter améliore votre quotidien ?
Lorsque l’on est parti dans le cadre du travail à Lausanne, ça a été magique car j’ai compris que ce scooter allait bouleverser mon rapport aux voyages ! J’ai pu suivre spontanément l’équipe tout en prenant les transports en commun, je savais que je pouvais plier le scooter avant des escaliers par exemple et qu’un membre de l’équipe pouvait m’aider à le monter. Et surtout je ne suis pas rentrée épuisée comme lors de mes déplacements précédents. Ça change tout ! Même pour les temps d’attente par exemple à la gare, il peut y avoir 20 minutes de retard, mais maintenant je suis assise. Quand je rentre, j’ai encore de l’énergie pour ma vie personnelle et je n’ai plus l’impression d’avoir à faire des choix dans mes activités.
En fait, j’en suis hyper satisfaite! D’ailleurs, cela m’amuse car quand je le récupère dans la bagagerie du Hall d’entrée de Paris 2024, je l’ouvre en direct et ça fait “showcasing” auprès des gens qui sont impressionnés par petit engin, qui me change la vie au quotidien, qui se plie se déplie et se range facilement. Je vais aussi avoir beaucoup de visites de sites de compétition en mars avec les équipes, donc je suis rassurée de pouvoir me déplacer plus facilement. Je précise enfin que j’ai été surprise de la bonne autonomie de la batterie. Lorsque nous avons été au musée Olympique de Lausanne, où il y a une énorme rampe, très pentue, plus de 5%, alors qu’il neigeait, j’ai trouvé que la batterie n’avait pas trop été impactée, malgré le rapport poids/neige. Même si j’avais un accompagnant pour me sécuriser, mon scooter avait la résistance dont j’avais besoin. Je recommande vraiment ce modèle.
Si vous deviez améliorer quelque chose sur ce produit ?
Étant donné que je l’utilise beaucoup pour mes déplacements extérieurs, je suis attentive à la maintenance. Sur les voiries, les roues avant sont les plus sollicitées et je crains l’usure, donc j’ai besoin d’un entretien régulier, notamment pour resserrer les vis parfois. Dans les villes que je connais comme Nantes ou Paris, je n’ai aucune difficulté, mais en suivant les autres sur des terrains inconnus, c’est plus difficile. Je sais que j’ai eu l’un des derniers modèles de l’ancien SL, mais il faut maintenir ce modèle car il est magique (rires)
Une anecdote à nous partager ?
Oui, au travail les collègues m’identifient maintenant au scooter et cela a généré une sorte d’amusement, car parfois je quitte une pièce en marchant et il m’arrive de l’oublier. Cela fait rire tout le monde que je puisse laisser un accessoire aussi important derrière moi. On lui a même donné un petit nom, “le Transformer” comme il se plie et se déplie automatiquement. Lors de nos petits concours de Noël, pour animer les teams building, dans les lots à gagner il y a d’ailleurs le droit de faire un tour avec le scooter de Ludivine ! (rires). On a aussi un nouveau rituel au boulot qui consiste à faire de mini-vidéos avec des moyens de transports insolites sur le réseau TiKTok, on l’a fait avec un transpalette, une mini-camionnette, et récemment avec le Ergo SL car tout le monde trouve ça drôle que je traverse les bureaux avec ce scooter. (Voir la vidéo)
Un conseil pour les personnes dans la même situation ?
Oui, j’ai une sorte de philosophie que je souhaite partager avec ceux qui sont réticents à se déplacer “assis”. Je sais parfaitement que de s’asseoir pour la première fois est une démarche personnelle à mener, et ce n’est vraiment pas simple, mais je l’ai aussi fait pour ne pas limiter l’autonomie de mon entourage.
Pour toute personne, quels que soient son handicap, son âge ou son poids, il faut éviter au maximum de limiter ses activités à cause de l’évolution de sa situation. Je conseille de chercher des solutions, d’accepter d’évoluer. C’est dur car pour ma part j’ai commencé par une béquille au quotidien, et j’ai aussi une petite trottinette électrique à domicile, mais maintenant j’ai besoin de m’asseoir pour compléter. Je l’ai accepté afin de ne pas trop impacter mon entourage qui est déjà très présent autour de moi, et sans lequel il y aurait beaucoup de choses que je ne ferai pas. Se priver de sorties en se disant “c’est trop compliqué, je suis trop fatiguée, je ne peux pas” risque de freiner les autres qui n’oseront plus organiser des activités. Au contraire, grâce au scooter j’ai retrouvé de l’autonomie et de l’énergie et on est reparti pour faire encore plus de choses car oui « j’ai accepté de m’asseoir » ! Ce n’est donc pas que pour moi que j’ai fait ce choix car j’aurai pu me passer de certains déplacements, c’est aussi pour les autres. Aujourd’hui, avec mon mari, on évoque d’ailleurs l’idée d’emmener le scooter pour les vacances en famille d’avril, c’est nouveau. Cela dépendra s’il reste de la place avec toutes nos bagages dans la voiture, mais j’y pense sérieusement.
*Ludivine a fait l’acquisition du Scooter SL en septembre 2022. Depuis janvier 2023, une nouvelle génération du Scooter Ergo SL est sortie, le Scooter SL NG.
ZOOM sur l’AGEFIPH :
Aides et un accompagnement pour l’emploi des personnes en situation de handicap
L’Agefiph (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées) s’adresse aux employeurs comme aux personnes handicapées en offrant des services et aides financières pour recruter et/ou maintenir dans l’emploi des collaborateurs. Lors de notre entretien, Ludivine a partagé quelques informations utiles pour les personnes en situation de handicap souhaitant obtenir des aides par le biais de l’entreprise pour aménager leur poste de travail ou acquérir une solution de mobilité dans le cadre professionnel.
Ludivine : J’ai eu la chance, comme la plupart des personnes qui travaillent en situation de handicap, d’avoir un employeur qui a une convention l’AGEFIPH, et dans le cadre de l’aménagement et du maintien dans l’emploi, j’ai pu bénéficier d’un financement pour l’acquisition du scooter. En fait, cet organisme récupère la cotisation des entreprises qui n’emploient pas plus de 6% de personnes en situation de handicap. Cela permet ainsi d’obtenir des fonds quand les quotas ne sont pas respectés en milieu professionnel. Sans ces aménagements spécifiques, certaines personnes pourraient ne pas garder leur emploi, comme dans mon cas je me serai épuisée avant la fin de ma mission.
Il faut aussi savoir qu’il est possible d’obtenir des aides si votre employeur n’a pas de convention AGEFIPH en remplissant un simple dossier individuel et en présentant évidemment les justificatifs administratifs (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH), carte mobilité inclusion…). Il suffit de passer par le service RH de votre entreprise pour vous renseigner.