Un moment avec Sylvie Larrede :…du Fun et du Style !
Femme active et amoureuse de sa ville, Paris, Sylvie Larrede a fait l’acquisition de son tout premier fauteuil électrique, le modèle Ergo 07L, il y a quelques mois. Une décision difficile à prendre mais salutaire pour Sylvie qui explique l’avoir vécu comme une “renaissance”. Rencontre avec une femme lumineuse.
Comment avez-vous découvert ErgoConcept ?
Après une longue période d’un an, très difficile, car j’ai appris que j’avais une maladie qui me rendrait progressivement moins autonome. Mes membres supérieurs et inférieurs s’affaiblissant rapidement, il m’est apparu indispensable d’envisager un moyen de déplacement électrique. À cette époque, la sécurité sociale et mon ergothérapeute m’ont dirigée vers un fauteuil manuel, auquel j’aurai pu ajouter un adaptateur électrique, mais je sentais qu’il me fallait quelque chose de plus léger, je ne me voyais pas me balader dans Paris avec un fauteuil de 80 kg! De plus, il y a énormément d’endroits qui ne sont pas accessibles dans la Capitale. J’hésitais donc entre un fauteuil électrique et un scooter adapté. J’ai contacté par mail le réseau Handicap.fr pour avoir des conseils. Ils m’ont orientée vers deux marques de fauteuil, dont ErgoConcept, en me précisant que le scooter ne m’était pas recommandé à cause de la position des mains.
Pourquoi avoir choisi ErgoConcept?
Il y a eu deux éléments qui m’ont décidé. Premièrement, je voulais essayer mon futur fauteuil électrique avant achat. À cet égard, ErgoConcept m’a paru plus sécurisant que l’autre marque qui n’avait pas de réseau de revendeurs ni de service après-vente à Paris. Or, si j’ai un souci avec le fauteuil, je souhaite que quelqu’un se déplace chez moi pour m’aider à régler le problème. Mon mari est bricoleur mais bon, je préfère avoir une assistance à domicile. J’ai donc contacté Maidé, spécialiste du matériel médical, et j’ai discuté avec Cécile Chabut, ambassadrice ErgoConcept, qui m’a aidé à choisir entre les modèles Ergo 07L et Ergo 09L. J’ai presque instinctivement pris en main le fauteuil 07 qui m’a été livré et paramétré dans la foulée.
Deuxièmement, à la même époque sur les réseaux sociaux, j’ai regardé une vidéo qui montrait une jeune fille, très jolie, sur le fauteuil ErgoConcept. (ndlr: il s’agit de Ludivine, aka Ludhelys). Elle m’a fait rire car elle expliquait que ce qui lui importait dans un fauteuil, c’est qu’il soit beau… et je suis totalement d’accord avec elle! Pourquoi un fauteuil devrait forcément être moche ? Moi, je prends soin de moi, je suis coquette et il n’y a pas de raison que ça change ! Je reste la même personne en fauteuil. Je trouvais aussi que l’Ergo 07 était joli, et je l’ai tout de suite stylisé en y ajoutant des logo “Aston Martin” car cela me ressemble. Je m’amuse d’ailleurs souvent à dire que je suis en fauteuil décapotable …
En quoi l’acquisition de ce fauteuil à changé votre quotidien ?
Cela m’a permis de sortir d’une longue période de repli sur moi-même durant laquelle je ne sortais que pour consulter le kiné, le médecin ou aller au travail, car j’avais du mal à marcher. Je peux dire que ce fauteuil a changé ma vie! Je l’ai reçu en été 2017 et j’ai tout de suite sillonné tout Paris, les bateaux-mouches, les Champs Élysées, les petites rues, je suis même monté à la Tour Eiffel, il passe partout… c’est ma ville mais pourtant c’était une véritable renaissance pour moi. Et comme ce fauteuil est aussi très léger et pliable, j’ai pu organiser de petits voyages et week-ends, à Cabourg par exemple, un endroit que j’ai toujours adoré, c’est vraiment ultra pratique. Je vais aussi deux fois par semaine au centre de soins des Invalides, où plusieurs personnes me jalousent mon nouveau fauteuil, je fais votre pub… Mon prochain défi est de prendre le train toute seule.
Cela a aussi changé le regard des gens sur moi, d’un côté mes amis et ma famille ont été tristes de me voir en fauteuil, comme s’ils prenaient conscience de mon handicap, de l’autre, des inconnus, dont la plupart bienveillants, ont cherché à m’aider… Et même s’il y a toujours de rares “cons” qui vous mettent mal à l’aise dans la rue ou ailleurs, au final, cela m’a rendu plus positive, l’essentiel est de se sentir vivant.
Le regard de votre entourage a changé ?
Oui, tout comme j’ai eu besoin de me préparer psychologiquement à me déplacer en fauteuil, et j’y travaille encore, il y a un cap à passer pour mon entourage proche. Certains se sont mis à pleurer en me voyant, c’est très dur pour eux, et même pour mon mari. Il faut que je leur montre qu’être en fauteuil, ce n’est pas grave, que je suis souriante et qu’il ne faut pas être triste pour moi car je m’éclate et j’avance. Maintenant il n’y a plus de problème, ils comprennent que je suis la même, toujours fun et apprêtée, en petite robe ou autre tenue féminine (sauf les jours de pluies!). D’autant que je peux encore marcher ! Beaucoup de gens ne comprennent pas qu’énormément de personnes en fauteuil peuvent encore marcher, même un peu… et avec le mien, je marche beaucoup!
Par contre, je ne suis pas encore allée au travail en fauteuil, je crains encore le regard des collègues, mais je m’y prépare, avec de petites actions pour commencer à les surprendre, comme arriver en tailleur alors que je ne mets jamais de pantalon… Je vais bientôt passer le cap. Publier de belles photos sur mes réseaux et témoigner dans cet article sont de petits pas qui m’aident à exprimer ce que je ressens en fauteuil; la vie continue, et on peut être belle de mille façons.
Des suggestions pour améliorer vos déplacements au quotidien ?
Concernant le fauteuil, j’aimerais que l’on puisse réfléchir à un système d’éclairage pour être plus visible la nuit, surtout en hiver où l’obscurité tombe très tôt. Une lumière permettrai d’être plus facilement repérable. J’ajouterai aussi une sonnette plus forte car actuellement elle ressemble au bip de changement de vitesse et cela me semble faible. Enfin, une jolie tenue de pluie m’éviterai de ressembler à un sac poubelle lors des jours humides (rires) …
Pour finir, à propos de mes déplacements, je remarque à quel point le manque d’accessibilité est problématique dans la vie quotidienne. Par exemple, certains bateaux (abaissement de trottoirs) ne sont pas face à face dans les rues, c’est dangereux lorsque l’on traverse, ou alors le trottoir s’arrête d’un coup. L’autre jour, un papi a hurlé alors que je faisais marche arrière dans la rue, car une voiture allait me me heurter. Idem dans les rues commerçantes, rue du Commerce par exemple, si vous voulez faire les magasins vous réaliserez que la plupart ont des marches d’escalier. Ou encore dans le métro de Paris, seule la ligne 14 est accessible, et l’on parle de rendre les transports gratuits pour les handicapés ?! Dernier exemple qui illustre bien le manque de cohérence de certaine annonces; le château de Versailles est bien accessible mais tout autour, ce sont des pavés… ce qui rend très difficile l’accès! Dans le même style, il y a eu des moments très durs, comme lorsque nous avons voulu visiter Honfleur et que j’ai réalisé qu’il n’y avait que des pavés à l’ancienne dans le centre, j’ai eu une crise de larmes, et nous sommes rentrés directement. Il faut créer plus de passerelles pour atténuer la frontière entre les gens complètement mobiles et les autres.